LES CHÂTEAUX DE BRUNIQUEL
Le site de Bruniquel est occupé depuis le paléolithique inférieur et moyen (-350000 à -35000). Des vestiges ont récemment été découverts dans la grotte des Pouxets, où des hommes auraient aménagé un bivouac souterrain.
Un scribe de Moissac fait mention pour la première fois du village au XI° siècle sous le nom de Brunichildum, une légende attribue la fondation de la cité à la Reine Brunehaut, qui fut effectivement une grande bâtisseuse.
Sa légende et sa fin tragique hante jusqu’au nom de lieu, la « côte rouge » lui doit son nom, mais il s’agit sans doute d’une initiative de poète, ils furent nombreux à séjourner à Bruniquel.
Le village à travers le temps
Dès la fin du XII° siècle, le village sera entouré d’une première enceinte de fortification qui suit approximativement le tracé de la rue Droite. Il en subsiste encore des éléments ainsi que des maisons du XV° et XVI° siècle dont la maison Payrol qui fut une hostellerie cistercienne dépendante de l’Abbaye de Beaulieu en Rouergue, certains éléments d’architecture en portent la trace.
Les châteaux de Bruniquel situés dans l’un des« plus beaux villages de France »,sont perchés sur un éperon rocheux dominant les vallées de l’Aveyron et de la Vère. Avec près de 33000 visiteurs par an, chiffre en constante augmentation,les châteaux font l’objet de campagnes de restauration par étapes. Propriété de la municipalité depuis 1987, celle-ci est aidée par l’état, la région, le département et l’Europe dans le cadre de ces projets.
Un peu d’histoire :
On attribue à la reine mérovingienne Brunehaut ou Brunehilde (vers l’an 600), la fondation du village et d’un premier château sur l’emplacement déjà occupé à l’époque romaine par un castrum (camp fortifié).
Sur les ruines de ce premier château a été construit l’actuel «château vieux», au 13ème siècle. Propriété des comtes de Toulouse, il est habité par les vicomtes de Bruniquel.
Au milieu du 15ème siècle, le vicomte en querelle avec son fils, décide de vendre les terres situées à l’est de son château à un cousin, Maffre de Comminges. Après quinze années de procès qui opposeront le père et le fils, le cousin pourra enfin acheter les terres afin d’y construire son propre château entre 1485 et 1510. C’est pourquoi il existe sur le même site deux châteaux : le vieux et le jeune.
Pendant trois siècles les deux branches de la famille ne cesseront de se quereller. Le «château vieux» porte encore aujourd’hui la trace de ces différentes attaques, notamment la salle dite des chevaliers. A la fin du 18ème siècle, le vicomte du «château vieux» décide de racheter le «château jeune». A la même époque un impôt prélevé sur les ouvertures incitera le vicomte à murer toutes les portes et fenêtres de sa nouvelle acquisition.
Seul le «château vieux» continuera à être habité jusqu’en 1980, année de la mort de la dernière vicomtesse de Bruniquel. Le «château jeune» sera laissé à l’abandon pendant deux siècles et sera donc paradoxalement le plus abîmé des deux lorsque la municipalité se portera acquéreur en 1987. Classés «Monuments Historiques» en 1840 par Prosper Mérimée, les deux châteaux nous offrent quelques raretés telles que le donjon du 12ème siècle
une cuisine du 17ème équipée d’un magnifique et très rare potager (ancêtre du fourneau) à neuf trous, la salle d’apparat réaménagée au 17ème siècle, une chapelle transformée en cuisine, une galerie surplombant la rivière Aveyron à 90 mètres de hauteur…
Le vieux pressoir dans la cour des châteaux de Bruniquel
Quelques belles expositions attachées au lieu ou à la cité jalonnent le parcours. Une salle lapidaire est dédiée aux tailleurs de pierre, très nombreux au 19e et XXe siècle. Une autre au passé préhistorique exceptionnel, avec des moulages des découvertes des 4 abris sous roche magdaléniens (harpons, propulseurs, pierres gravées). Ils accompagnent le squelette humain moderne (13 500 ans AP) de la « Dame de Bruniquel » trouvée par Victor Brun quelques années avant son célèbre voisin « Cro-Magnon ».
Tournage du « Vieux fusil » de Robert Enrico avec les inoubliables Romy Schneider et Philippe Noiret accompagné d’un film sur l’histoire de la Division Das Reich.
Quelques scènes du film ont été tournées dans le château voisin de Bonaguil. Le château de Bonaguil est situé sur la commune de Saint-Front-sur-Lémance en Lot-et-Garonne à la charnière du Périgord et du Quercy, mais il est la propriété de la ville de Fumel. Le château est classé Monument historique le 18 avril 1914, la chapelle le 12 avril 1963.
A l’extérieur des châteaux, de très beaux jardins en terrasse offrent une halte agréable à toutes les saisons.